Pendant des années tu as galopé,
Gagnant des concours,
Étant la plus prisée.
Pendant des années tu as été médaillée,
Au-delà de tes forces
Pour juste oublier.
Tuer ce qui en toi résonnait dans ton ventre,
Ce que tu n’as jamais pu vivre,
Alors que tu en étais ardente.
Annihiler le creux de tes entrailles,
Ne plus ressentir la pesanteur,
Lorsque un à un tu les perdais.. pire qu’une entaille.
Décorée de médailles,
Avec la hargne du désespoir,
Au final, pour seul sérail.
Triste à en mourir en-dedans,
Alors que tu aurais juste souhaiter ton enfant.
Triste à en crever dans ton cœur,
Au fil des saillies, telles des leurs…
Le flot commence à ce jour à se déverser.
Tu vas certainement bientôt en être soulagée.
Tu as cédé dans tes propres digues,
Pour enfin libérer toute cette fatigue.
Juste regagner un peu d’espoir,
Toi qui dans ce pré te mourrais,
Telle une bête noire.
Juste à cet instant vouloir être entendue,
Pour au moins une fois être reconnue.
Déposer toute ta souffrance au creux de ces bras,
Qui sauront l’écouter et l’accueillir à la fois.
Ressentir qu’il est possible d’envisager autre chose que de courir,
Et enfin, un instant, pouvoir t’assoupir.
Laisser le flot de tes larmes s’évacuer au loin,
Regardant dans leurs yeux tous ces possibles poulains.
Les embrasser tendrement jusque dans les étoiles,
Que tu portes dans ton prénom aux milles pétales.
Les déposer en ton sein pour les bercer chaque matin,
Et avec eux pacifier doucement tes lendemains.
Oser écouter lorsqu’il n’y a aucun mot,
Oser recevoir ces vagues en échos.
Les chérir tendrement pour qu’elles deviennent ce flot,
Qui de l’animal à l’homme forment un joyau.
Accueillir simplement l’histoire qui se présente,
Pour l’espace d’un instant, vivre de cette reliance, efférente.