Masculin blessé

Lorsqu’à moi tu t’es présenté,
Tu étais beau dans ta singularité.
Malgré les difficultés en dedans tu as parlé,
Tu as su ici, pour bonne partie déposer.

C’est avec courage que tu as su reconnaître,
Ce qui en toi t’a fait méconnaître,
Et oublier pour un temps les actes posés,
Car faisant d’une part de toi un bourreau, méprisé.

J’ai toujours su au fond de moi qui viendrait cet instant,
Lorsque j’aurais moi-même suffisamment réparé en dedans,
De recevoir des êtres comme toi cruellement blessés,
Et qui en même temps oseraient exprimer.

Mettre des mots sur l’affreux, l’innommable,
Essayant de son mieux de ne pas retomber.
Trouvant cette force insondable pour rééquilibrer
Ce qui dans l’enfance et avant, avait été morcelé.

Alors à toi, Homme, je dédie ces lignes.
Car si toutes et tous avions ce courage des Dignes,
L’Humanité saurait à nouveau se relever,
Et ainsi chanter et mettre en Lumière l’Ombre, pour la révéler.

C’est ce que je souhaite au plus profond de mes cellules,
Recevoir et accueillir ce que l’ignoble a voulu taire à coups de férules.
Reconnaître ces parts de nous profondément blessées,
Les aimer elles-aussi, ne surtout pas les délaisser.

Offrir autre chose que le jugement, arrogant,
Permettre une autre issue, bien plus belle, au présent.
Être ce pont qui voit au-delà des faits,
Et qui en chacune et chacun Sait,
Que réside cette Flamme et tous ses bienfaits.

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