Toi qui à ta naissance
A présenté ton visage en premier,
Tu t’es confrontée à l’abîme, émacié,
Tant il fallait couper net cette cadence.
Toi qui n’a rien pu voir du dehors,
Tant les traits de ta face étaient congestionnés.
Tellement que cet homme a hurlé très fort
Qu’il fallait absolument tout arrêter !
Bravant au scalpel ta compagne la mort,
Il a joué du tranchant,
Te jetant dans l’effroi, te donnant tous les torts.
« La tête est trop grosse,
Arrêtez tout ! ça ne passera pas ! »
S’abat alors un sommeil féroce,
Te laissant seule, au bord du trépas.
Toi qui ne voyant strictement rien,
Qui, pour ne pas perdre la face
A dû aveuglément faire confiance au destin…
Ton entrée a été autant fracassante,
Qu’elle ne t’a montré aucune consistance,
Si ce n’est celle d’une mère endormie,
Qui ne pouvait rien, de ses mains évanouies.
Tu étais terrifiée de ne pouvoir bouger,
Alors que tu aurais tant aimer
Poursuivre en liberté,
Le chemin qui jusqu’ici t’avait mené.
T’en remettant malgré tout
A ces mains inconnues,
Tu es comme tombée dans ce trou,
Faisant face au néant, totalement abattue.
Il a fallu tout spécialement qu’une lumière te vienne,
Pour te dire que là n’était pas l’heure.
Qu’elle te guide alors fort et te retienne,
Te permettant de retourner à la pesanteur.
C’est dans cette conscience retrouvée,
Que le noyau de chacune de tes cellules s’est rallumé.
C’est dans ce temps effacé,
Que tu as pu reprendre la main sur ta destinée.
Cette lumière éclairant parfaitement
Nombre de choix, nombre de voix.
Cette lueur te montrant maintenant
Bien des points, te ramenant sur ta voie.
C’est dans cette conscience retrouvée
Que ton corps en entier se remet debout suite à ce passage,
Ramenant en son centre bien plus qu’un simple présage :
La Lumière de la compassion pour ce tout petit bébé.
La Magie de la Vie peut désormais ré-opérer :
Te relancer sur les pas que tu avais choisi de tracer.
Te relancer dans cette danse qui te permet de voler,
Bien au-delà de ta naissance, vers ton Essence, reconnectée.