Ce numéro 10 de notre magazine arrive au moment d’un changement de saison : le 20 mars, jour de l’équinoxe de printemps, nous allons passer de l’hiver au printemps. Nous allons entrer dans une nouvelle saison : celles des bourgeons, celle où la Nature éclot à nouveau ; celle où nous pouvons démarrer nos nouveaux projets, qui ont germés dans notre esprit durant cette saison d’hiver, souvent plus propice à l’introspection : jours plus courts, froid, neige ou pluie, nous poussant à rester dans nos intérieurs plutôt que de vivre dehors comme en été.
Et si nous étions profondément reliés à la Nature, à ses cycles, à ses changements de saison ? Et si ces moments clefs de l’année (équinoxes et solstices), pouvaient nous parler, nous inviter à nous demander où nous en sommes ?
Et si, comme la Nature qui nous environne, nous étions fait de ces changements, nous n’étions pas constants en tout et toutes choses ?
Et si nous relier à la Nature nous permettait de nous relier à notre Être, à n os émotions, à nos cellules, nous reliaient au Vivant en nous et en dehors de nous ? Nous reliaient à cette Nature qui vibre et change, évolue, à chaque saison ?
La Santé Humaniste© peut permettre cette reliance à notre environnement, par le biais de la reliance à notre corps, notre ressenti et nos émotions. Cette reliance peut prendre corps au travers des liens que nous pouvons faire si une maladie (« mal a dit ») se présente. Ces liens nous parlent de ce que nous vivons maintenant, et aussi de ce que nous avons vécu par le passé : événements douloureux ou traumatiques, dont nous nous souvenons ou non, qui nous ont marqués et font de nous ce que nous sommes aujourd’hui, refaisant parfois surface à travers la maladie.
Et si nous nous permettions ce changement intérieur, pour comprendre notre extérieur, pour comprendre notre extérieur et notre environnement ? Et si nous acceptions ces cycles de la Vie, pour toujours plus nous comprendre et comprendre autrui ?
La Santé Humaniste© : une reliance à notre corps, changeant
Lorsque je reçois une personne en consultation pour la première fois, je propose toujours de dresser un état des lieux. C’est alors le temps d’un bilan, prenant en compte les aspects énergétique (savoir où et pourquoi l’énergie de vie est bloquée ou circule moins bien dans le corps), physique (regarder certains organes si pathologie définie par un médecin, ou si état général de fatigue et/ou de stress) et psycho-émotionnel (à quel événement mon état physique peut-il faire écho dans mon histoire, et à quelles émotions refoulées et/ou non exprimées).
Car oui, notre corps n’est pas tout le temps le même. En tous cas, il ne répond pas toujours de la même façon lorsque nous le sollicitons.
Nous pouvons éprouver un stress ou une fatigue intense, qui nous épuisent et nous empêchent littéralement d’avancer. C’est alors pour nous la saison de l’automne ou de l’hiver, qui demande de prendre soin de soi, de soulager son corps s’il en a besoin.
Notre corps est bien notre véhicule ici sur terre. Si nous les « maltraitons », pour différentes raisons, valables ou non, alors nous sommes nous-même mal. Notre corps peut alors nous dire « STOP », exprimer une maladie pour nous faire ralentir, nous signaler qu’il faut nous occuper de nous.
Dans ces cas-là, je suis amenée à refaire circuler l’énergie de Vie grâce à la digitoponcture (acupressure ). Je propose aussi des compléments alimentaires spécifiques, servant à renforcer ou améliorer le fonctionnement de certains organes. C’est la base de cette biochimie interne, nécessaire à la Vie en nous. Sans nos organes, un corps en bonne santé, nous ne pourrions pas vivre.
La maladie peut ainsi être vécue comme une étape dans ce changement intérieur en nous. En l’écoutant, en tachant de comprendre au mieux les « mots » de notre corps, par ses maux, nous intégrons en nous-même ce processus de changement. Car nous changeons de regard sur la maladie. Elle peut en effet être messagère, nous révélant, nous apportons des réponses auxquelles nous n’avions pas pensé auparavant.
La Santé Humaniste© : une reliance à nos émotions, changeantes
Notre vie, un perpétuel changement ? Certains me répondront « non ». Et pourtant…
L’un des éléments qui me fait me sentir bel et bien vivante sont mes émotions. Ces émotions mêmes qui parfois me chahutent. Ces émotions qui font que je suis en capacité de ressentir, de sentir ce qu’il m’arrive. Des émotions de toutes sortes : peur, amour, joie, colère, haine, tristesse, allégresse, bonheur.
Durant notre vie, nous ressentons plein d’émotions, de façon plus ou moins intense.
Selon ce que nous avons vécu durant notre enfance, plus particulièrement notre petite enfance, nous les acceptons, les écoutons, ou les renions (si ce n’est totalement, au moins pour partie).
Cf. Isabelle FILLIOZAT, Au cœur des émotions de l’enfant, Marabout éditeur.
Et oui, il n’est pas toujours facile d’accompagner l’enfant dans son ressenti. Surtout lorsque petit il vit ses émotions, au sens littéral du terme : il les vit dans son corps, est entièrement en elles. Et ça peut donner : rires intenses, pleures inconsolables, violentes colères… Nous pouvons nous sentir désemparés face à elles et ce qu’elles provoquent chez l’enfant et le tout petit.
Cf. Isabelle FILLIOZAT, Il n’y a pas de parent parfait – L’histoire de nos enfants commence par la notre, Marabout éditeur.
Souvent, lorsque ces émotions n’ont pas été gérées enfant, surtout lorsqu’elles sont dites « négatives » (peur, colère, tristesse, haine, frustration, culpabilité…), il n’est pas simple de les apprivoiser étant adulte. Alors soit on est totalement emporté par elles, on est dit « hypersensible », soit on fait barrage, blocage, et on ne ressent plus rien, on retient tout en dedans. On peut alors vivre une sorte d’ « anesthésie émotionnelle ».
Que ce soit l’un ou l’autre comportement, il peut nous amener à nous questionner sur notre façon d’aborder la vie et ce qu’elle nous présente.
En Santé Humaniste©, lorsque le corps nous parle de quelque chose, qu’il s’exprime par des maux, ses mots à lui, on part du principe qu’il cherche à nous dévoiler des émotions. Ces émotions vécus par le passé, retenues dans notre corps (cf. n°5 du magazine), nos cellules, car non exprimées à ce moment-là.
Ces émotions qui font que nous changeons régulièrement d’humeur. Et c’est normal. C’est l’émotion qui nous permet le contact avec nous-même, et ainsi le contact avec autrui. Tout le monde a ressenti peur, amour, colère, tristesse, joie, bonheur, frustration… Tout le monde sait de quoi il retourne. Ainsi, nous pouvons être en empathie avec autrui, comprendre l’autre, donc entrer en relation.
Par contre, lorsque ces émotions ont été retenues et non exprimées, surtout si elles découlent d’un événement douloureux, elles peuvent à nouveau s’exprimer… différemment, par notre corps donc, et ses maux et maladies.
Là peut intervenir le praticien en Santé Humaniste©, pour aider la personne à comprendre ce qu’il se passe. Revisiter, par un travail de régression (cf. n°9 du magazine), ce qui a été vécu, et a fortiori mal vécu, pour le comprendre, mettre du sens, et libérer. Puis apporter un autre éclairage, plus apaisant, nous aidant alors à intégrer notre histoire, l’accepter en la comprenant.
C’est ce processus de changement et d’intégration incessant, ou presque, que je vous propose de vivre en cabinet, lors de séance en accompagnement émotionnel. Apprivoiser ces émotions en les nommant, en les libérant et en les comprenant. Ainsi, notre vie s’en trouve changée. En nommant la colère et son processus interne, physique (boule dans la gorge, crispation des muscles, black-out dans la tête par exemple), on peut l’intégrer et la dépasser. En nomment l’angoisse et ce même processus interne et physique (boule au niveau du plexus et du ventre, mal de ventre, envie de vomir éventuellement), on est mieux en capacité de l’anticiper et donc de l’évacuer. Le processus est le même pour chaque émotion. Plus on l’apprivoise, plus on en connaît les symptômes, mieux on vit avec, mieux elle nous accompagne.
Ce sont nos émotions qui font la richesse de qui nous sommes, de ce que nous sommes. Ce sont nos émotions qui nous relient au vivant, toujours cyclique, toujours changeant.
Grâce à nos émotions nous vibrons, nous ressentons cette énergie de vie circuler en nous.
Cf. Caroline GAUTHIER, Au nom du corps.
Nos émotions peuvent ainsi devenir de très bons guides, et nous aiguiller dans nos ressentis et nos choix de vie. Ainsi, pour citer Delphine Thiercelin sur la colère :
« […] Il est une colère particulière qui a trait au respect de toi-même. Quand tu te sens bafoué, humilié, pas pris en considération, elle t’est alors un gardien, celui qui dit stop, ça suffit, tu ne feras pas un pas de plus sur ce terrain ! Cette sainte colère est salvatrice et te sauve […]. Elle ose dire non, elle ose dire oui, elle ose dire je ne sais pas, la vérité en somme…
Delphine THIERCELIN et Bruno ANXIONNAT, L’Oracle Cristal.
[…] Regarde comment est constitué le nom : deux « n », haines autour d’une ouverture. En effet, lorsque la colère t’inonde, tu peux être vu comme quelqu’un de haineux qui crie et vocifère. La colère nettoie tout ce qui a été entassé de non juste par acquiescement ou non-dit, par peur en fait. Ce non t’affirme dans ton oui intime à la vie. »
Alors osons ressentir, osons vivre nos émotions, intenses ou non. Osons être cette porte à notre changement intérieur, pour toucher notre Être. Nous nous sentirons ainsi libre… Libre au-delà de toute limite !
Pour illustrer ce dont je viens de vous parler, voici un poème que j’ai écrit, parlant de ce thème du changement à travers mon vécu émotionnel.
MON ODE A LA VIE
« Il est des jours où le tourment m’entraîne
Ne laissant place qu’à mon mental qui égraine
Comme maintes perles délaissées
Les quelques pétales de ma destinée.
Il est d’autres jours où tout foisonne,
Où en mon cœur la joie raisonne,
Comme les trompettes de la renommée
Qui au loin ont par-delà les cieux raisonnées.
Je suis faite de cette alternance d’ombre et de lumière,
Qui au fil de ma vie me prend toute entière.
Je comprends toujours plus que la nuit permet le jour,
Que sans l’ombre on ne pourrait voir son amour.
Je sais intimement que mes émotions m’appartiennent
Que si petit à petit j’apprends à les faire miennes,
Et non pas me laisser envahir par elles,
Comme un serpent venimeux qui serait par trop cruel.
Non ! Juste les apprivoiser, les regarder, les amadouer,
Pour que lorsqu’elles s’avèrent plus violentes, plus fortes et plus denses,
Me dire que je sais vivre en elles, en danses toujours plus intenses.
Car la vie est belle, oui, si l’on sait la voir du bon œil.
Ce regard qui toujours positive, fait avancer et permettre nos deuils.
Sur un chemin d’évolution je suis,
Sur ce chemin qu’est la Vie je grandis. »