Revenir à la Peur Primordiale,
Celle qui parle d’Abyme, de Nuit Ancestrale.
Retraverser la rivière du Styx,
Là où on a cru mourir, dans des Limbes sans Phénix.
Se retrouver minuscule,
Petite, perdue, cassée, sur ce point de bascule.
Revisiter le puits sans fond du Monde d’Hadès,
Là où le Silence siège, tel un Roi sans tendresse.
Se poser de nouveau face au Monstre Sans-Mort,
Celui qui prend tout, impitoyable, et qui dévore.
Faire encore une fois face,
Pour à cette occasion comprendre que plus rien ne trépasse.
C’est l’exigence de ce monde de séparation,
Où beaucoup se perdent sans vision.
C’est le Chemin Initiatique de l’Union,
Celle au Centre du Cercle, celle de l’Uni-Son.
Passer au-delà de l’illusion de la division,
Retraverser ses plus grandes craintes,
Celles qui ont eu tant de répercussions.
Tenir la barre cette ultime fois,
Faire preuve de courage et sans conteste,
Réhabiliter en nous le Soi,
Pour ainsi réintégrer l’Ancienne et Puissante Sagesse.
Comprendre que l’identification n’est plus
Lorsque certaines émotions à nouveau nous traversent.
Elles sont le chemin vers notre Force, Maîtresse,
Celle que les Sages nous ont transmise en Attribut.
La Traversée est intense et profonde,
Le Monstre Sans-Mort immense.
La Lumière pourtant présente au tréfonds même de l’Ombre,
Là où Peur et Amour se délient et dansent.
Revenue des Abysses du Fleuve Infernal,
Les membres perclus plus que de raison,
Le repos des Justes sonne une trêve, une escale,
Celle qui Sauve et Régénère vers une nouvelle floraison.
Dans ces eaux à la fois calmes et tumultueuses,
Les costumes de la dépendance sont tombés dans les bas-fonds.
Le corps s’habille alors simplement de l’écume joyeuse,
De celle mettant à nu, tout en permettant une intemporelle éclosion.